« Nyrëe, elle sera destinée à faire de grandes choses. Où qu'il soit Avisos veillera sur elle, n'est-ce pas ? » Elle tenait la nouvelle née dans ses bras tel un trésor inestimable. Un trésor nouveau en ce monde, quelque chose qu'il faut savoir protéger contre ce monde qui évoluait beaucoup trop vite pour eux. Non pas qu'ils voulaient l'emprisonner à jamais près d'eux, l'empêcher de découvrir le monde. Elle le fera sûrement quand elle aura l'âge, mais ils voulaient lui inculquer la sagesse nécessaire pour savoir vivre dans ce continent sans s'attirer des ennuis futiles, inutiles, des ennuis qui pourraient lui coûter cher. Après tout, rien n'est défini et tout peut changer en une fraction de secondes. « Ne doutons pas de notre Dieu. Avisos veillera sur elle, nous n'avons pas à nous inquiéter sur ça. C'est une promesse. » Ces paroles la réconfortèrent dans sa croyance et sur elle-même. Marquant d'un doux baiser le front de sa fille elle la déposa lentement avec des gestes d'une délicatesse plus que simplement humaine dans les bras de son époux (les elfes comment ça se passe en fait ? xD). La nouvelle née ouvrit doucement les yeux, ses grands yeux bruns, et laissa échapper de petits gazouillements ouvrant et fermant sa main. Sa peau était extrêmement douce et mate. Dire que tous les Elfes ont une peau d'un blanc laiteux avec des cheveux blonds presque blancs est un très grand cliché. Tout comme il existe toutes sortes d'humains, il existe toutes sortes d'Elfes. Soyez ouverts d'esprit, ça vous fera le plus grand bien. Soyez comme les Vaels. « Nyrëe, un jour nous t'apprendrons tout ce que tu dois savoir sur ce monde. Et tu seras la digne héritière de notre boutique, tu nous rendras fiers. » Et le père riait en voyant sa fille faire de petite bulles avec sa salive. « Oui, tu seras douée avec une aiguille et les tissus et les fils à coudre, surtout les fils. Tu n'aurais pas vu mes fils à coudre par hasard ? Je croyais que je les avais sur moi mes fils ! » La mère se mit immédiatement à chercher un peu partout, balançant des objets en tout genre à travers la pièce. Le père s'arrêta brusquement de bercer sa fille quand sa femme trouva les pots de plantes diverses dans le placard. « Un voleur ! Atchoum, je suis sûre que les fleurs en sont pour quelques choses atchoum ces vicieuses ! Atchoum ! » Il s'empressa de mettre sa fille dans son berceau pour lui épargner le spectacle de son père allergique aux plantes et de sa mère obsédée par ses fils à coudre et ses nœuds. Tous ont une tare sur Caphes. Personne n'y échappe, tous ont en une et certaines sont plutôt mal tombée. Et Nyrëe, et bien la petite fille commençait à éprouver déjà un certain besoin étrange pour un bébé de boire de l'eau tandis qu'elle s'amusait à agiter ses jambes et ses bras.


Dans la forêt de Slowhispers tout est normal. On n'entend que les oiseaux chanter et les animaux se déplacer chacun à leur rythme. Rien à l'horizon, aucun autre bruit. Quand soudain une branche craque, des feuilles virevoltent. Un écureuil surpris retourne dans son arbre et deux lapins se cachent dans leur terrier. Plus aucun animal ne bouge, c'était comme si la forêt entière s'était passé le mot. Une autre banche, puis une autre. Une respiration qui commence à se faire saccadée et un jupon qui se coince et se déchire. Les animaux sont effrayés, ils ne savent pas qui est dans leur forêt. Ami, ennemi, ils préfèrent rester cachés jusqu'à ce que les pas d'une rapidité effarante se dissipent plus loin. Et pourtant ils ne devraient pas avoir peur, l'ombre qui court à une vitesse très difficile à atteindre pour les humains, n'est rien d'autre qu'une jeune elfe de huit ans. Une petite brunette qui avait décidé d'aller voir si elle avait progressé en course plutôt qu'aller brosser les pégases avec son enseignante. Il faut dire que la jeune Nyrëe préférait courir dans la forêt et se salir dans la terre plutôt que passer son temps assise tranquillement à apprendre à jouer de la harpe par exemple. Oui, elle aimait beaucoup les activités artistiques et ne refusait jamais les cueillettes de fraises. Mais malgré son jeune âge elle avait déjà ce besoin de changement, de démarcation, comparé aux autres de sa race. Ce n'était pas une de ces petites filles qui gloussaient à la vue d'un poney qui buvait de l'eau. Certes elle s'émerveillait de beaucoup de choses. Certaines parfois étranges et ridicules pour les autres Elfes. Où est la beauté dans une chenille ? Hé bien elle réside à l'intérieur. Il faut simplement lui laisser le temps de la montrer en se transformant en papillon. Ça prend du temps, mais cela en vaut la peine. C'est un exemple qu'elle utilise même après autant d'années.

La jeune Elfe s'arrête contre un après, inspirant et expirant doucement pour ne pas avoir mal aux poumons. Elle prend sa gourde pour boire et constate avec effroi que celle-ci est déjà vide. « Non non non, mon eau que vais-je faire sans toi ? » Elle secoue sa gourde de tous les côtés, espérant qu'ainsi de l'eau apparaisse par magie qui sait. Elle regrette déjà d'avoir tout bu si vite alors qu'elle n'est qu'à quelques kilomètres de chez elle seulement. C'est qu'elle ne pouvait s'empêcher de boire, tout le temps. Elle ne pouvait pas rester sans son eau trop longtemps ou elle risquait de piquer une crise de nerfs et d'angoisser et c'est vraiment à déconseiller pour l'entourage. « Eaaaaaau ! Je souffre, je souffre, je.. OH PETIT LAPIN ! N'ait pas peur petit lapin, dis tu veux bien me conduire à la rivière la plus proche hein ? Parce que sinon je risque de m'énerver et te poursuivre parce que je suis sûre que c'est toi qui vole ma réserve privée de légumes et je t'aurais un jour ! » Et voilà que la pauvre bestiole s'en va rapidement effrayé par les cris de Nyrëe qui malgré tout s'en veut terriblement de l'avoir fait fuir. Elle décide de prendre sur elle et fouille dans sa petite sacoche pour prendre sa toute dernière feuille de sa salade domestique qu'elle mâchouille lentement cherchant une quelconque source d'eau pas trop loin. Ce serait bête de mourir de déshydratation.


« Mmm, si je laissais les doigts libres seulement ? » Assisse sur le sol de sa maison, un feu crépitant dans la cheminée et de petits gâteaux près d'elle. Nyrëe dirait que c'est un de ces instants qui semblent si normaux et pourtant bien magiques. Elle attrapa un gâteau qu'elle mangea rapidement essuyant ses mains sur son tablier. « Pour perdre uniquement ses doigts et pas sa main entière lors de grand froid ? » Sa mère était sur un fauteuil, bien tranquille souriante à lire un très vieux livre. Elle l'abaissa le temps de voir sa fille broder avec son cadre en bois rond. Nyrëe devait appendre à broder des motifs tous plus compliqués les uns que les autres très réclamés par les nobles du continents. Ils ne pouvaient se permettre de la laisser utiliser directement la pièce terminer, si elle se ratait il aurait fallu tout recommencer et le temps leur manquait de plus en plus. Chaque jour de nouvelles commandes arrivaient, ils se retrouvaient parfois tellement débordés qu'ils ne dormaient plus durant plusieurs jours pour pouvoir tout terminer. Certes, plus d'un aurait privilégié les commandes hautes placées à celles des "simples" villageois. Mais pas les Vaels, eux ne faisaient pas cette distinction-là. Pour cette famille de commerçants chaque commande était importante. Tout comme les races, ils ne faisaient pas de différences ou si peu et seulement pour ceux qui les ont vraiment blessés par le passé ou même le présent. « Non justement, si on cousait un bouton sur la face dorsale du gant ? On pourrait y attacher une capuche faite pour le gant même qu'on peut rabattre sur ses doigts quand on a trop froid. » La mère ferme son livre qu'elle pose sur la table en regardant sa fille continuer à broder ses motifs. Une fois déjà elle avait proposé de faire des caches oreilles fait sur mesure pour les Elfes en suivant une idée humaine. Une autre fois de coudre des poches discrètes dans les robes, pratique si on veut transporter de petites choses au lieu de toujours avec un sac sur soit. Pourquoi ça ne pourrait être que les hommes à avoir des avantages comme ceux-là. « Va l'écrire sur la liste, tu la montreras à ton père après. » Nyrëe se relève rapidement volant une feuille de salade sur une autre assiette et prenant sa tasse d'eau s'empressant de s'installer derrière le bureau pour noter. Elle avait vingt-quatre ans, c'était encore une jeune Elfe, très jeune, encore considérée comme une enfant quand on voit l'espérance de vie de cette race. Pourtant, elle savait déjà faire preuve de beaucoup de sagesse quand elle voulait. Mais son point fort était sans conteste sa soif de connaissances qui amenait à sa grande imagination qui ne cessait de croître.

« Une autre commande annulée » Le père pose le carnet sur le bureau et se frotte les yeux. On peut voir la fatigue accumulée depuis de nombreuses années maintenant. Des cernes se faisaient de plus en plus visibles sous ses yeux, c'est une chose intolérable pour esthétique chez les Elfes. Ça montrait vraiment à quel point il arrivait à se dévouer totalement pour son travail. « C'est pas si grave, après tout nous en avons pleins déjà » Elle arrangeait une manche d'un costume déchiré après ce qui semblait une altercation. Si même les gens avec de l'argent en venaient aux mains.. Le monde commençait à tourner moins rond que d'habitude. Déjà qu'à la base il tournait bizarrement, pas besoin d'une couche en plus. « Celle-là venait malheureusement de la famille Royale elle-même. Qu'ils l'ait annulée de présage rien de bon pour notre commerce Nyrëe.» Voir son père dans un tel état faisait énormément de peine à la brunette. Son père qui avait toujours été un Elfe respecté, fort et sage commençait à montrer de la faiblesse face à ce qui semblait être un énième coup monté pour Nyrëe. « Peut-être que ce ne sont pas eux qui ont mis un terme à ces commandes. Peut-être que.. Peut-être que l'un des concurrent veut nous le faire croire. Tout comme le chariot de matériel qu'on disait perdu et qui avait seulement été détourné ! Je suis sûre qu'un d'eux et derrière tout ça, eux avec leur.. Jalousie maladive ! » Elle pestait contre eux buvant dans sa gourde d'eau pour essayer de se calmer un peu. Elle en avait marre qu'ils ne jouent pas fair-play et fassent des coups bas contre eux. Après tout, les Veals ne les attaquaient pas parce qu'ils faisaient de beaux vêtements. Et puis entre nous les Vaels sont les meilleurs dans le domaine tout simplement. Mais pas au point de leur saboter leur travail de quelque manière que ce soit. « Nous verrons, nous verrons. Et va demander à un Thirsis de t'accompagner quand tu feras tes recherches. Ne me regarde pas comme ça Nyrëe, je te connais que trop bien ma fille. Remettons nous au travail, celles-là doivent être prêtes pour dans deux jours.» Nyrëe souris malicieusement en reprenant sa chère aiguille. « J'ai neuf cents ans et quelques déjà, je ne suis plus une petite Elfe.. Okay très bien, je demanderais à quelqu'un » Et elle se pique le doigt. Oublier le dé à coudre ça fait mal.


Cinq pas en avant, deux à droite et encore un en avant. La mine du crayon griffonnait rapidement sur le bout de papier. Deux pas en arrière et un à droite encore. Le crayon écrit encore. « D'accord d'accord d'accord, deux kilomètres de distance c'est bien ici.. » Elle range son papier et son crayon dans une de ses poches et tâtonne rapidement le sol. Elle trouve la pédale et la corde reliée. Elle vérifie la solidité de celle-ci avec un petit sourire. Aujourd'hui elle avait pris la journée pour retourner vérifier les divers et variés pièges qu'elle avait installé dans la forêt. Non ils n'étaient pas pour les animaux, loin de là. Seulement pour effrayer un peu les petits curieux qui s'aventuraient trop loin dans leur terre. Et puis cela ajoutait une protection en plus envers les Thirsis. Les Elfes et les Thirsis c'est une grande histoire qui les lient. La race de Nyrëe ayant été les seuls à les avoir directement aidé après leur chasse par les sorciers. C'est la raison pour laquelle les sorciers et les Elfes ne s'entendent plus. Nyrëe suit cette cadence, elle préfère les éviter si elle les croise pour ne pas rentrer dans un conflit futile dénué d'utilité. « Celui-là est en place, Cillian piège numéro onze est okay !» Elle se relève et regarde son ami Thirsis marcher vers elle checkant sur sa liste les pièges qui n'ont pas besoin d'une amélioration quelconque. « Et en quoi il consiste lui» Nyrëe souris à son vieil ami, elle le connaissait depuis.. Qu'il était enfant. Elle l'avait vu grandir, elle était à ses côtés pour lui conter milles et une légendes sur Caphes ou juste pour s'amuser et parler. Ils partageaient une sincère amitié, un très grand attachement. Pas romantique, elle trouvera cela un peu étrange. Et puis elle a une vie beaucoup plus longue que la sienne, rien que là Nyrëe avait neuf cents dix-huit ans et lui.. Était énormément plus jeune. Elle continuerait à vivre longtemps alors que lui allait finir par mourir rapidement. C'est une chose qu'elle ne pourrait sans doute pas vivre. « Regarde, tu vois cette pédale ? Je la cache sous ses feuilles et un peu de terre. Celle-ci est reliée à cette corde attachée à cette branche là-bas. Il suffit de marcher sur la pédale pour que la branche t'arrive presque en plein visage.. Enfin techniquement elle ne te frappera pas.. Techniquement.. Faut être bien placé sinon je garantie rien » Et elle est plutôt fière de ce petit piège fait pour simplement effrayer un trop grand curieux. Elle ne veut pas les blesser, ce n'est pas son intention de faire du mal. C'est surtout pas son genre.. Enfin une fois elle a giflé un homme, un humain dans un village où elle était seulement de passage. Il avait trop bu, en temps normal il ne l'aurait sans doute pas fait, mais ses avances très vulgaires n'avaient pas du tout plu à Nyrëe. Et quand on touche à sa fierté ou son honneur elle a tendance à partir au quart de tour. « Il y a quand même une faible chance pour qu'il marche exactement sur ce coin de terre où se trouve la pédale, tu ne crois pas Nyr' ?» Elle n'aime pas trop quand on doute d'elle, de ses compétences. Mais pour Cillian elle faisait une exception exceptionnelle, oui tout à fait. Elle reprend sa feuille et son crayon pour continuer sa partie de la carte qu'elle donnera ensuite aux autres Elfes patrouillant pour en avoir une complète qu'ils donneront ensuite à leur race et aux Thirsis. Il ne faudrait pas qu'ils se prennent un piège sans le savoir. « Moui, mais c'est aussi pour ça qu'on en rajoute plusieurs. Et puis ils ne sont pas tous comme celui-là et certains sont en l'air. Fais attention à ta tête » Dix pas en avant, trois à gauche et un en arrière.


Rencontre avec Ena (A voir encore)


La dernière robe était dans le sac, le dernier livre également. Elle n'avait pas pris énormément de choses, elle ne pensait pas rester indéfiniment là-bas et de toute façon ses parents pourraient toujours lui envoyer certaines choses en colis. Une Elfe s'occupait des livraisons avec son pégase, ils pourraient la contacter pour que les paquets arrivent en bon état. « Nyrëe, tu n'es pas obligée de partir tu sais. On pourra trouver un autre moyen ! » La mère trifouillait son tablier nerveusement regardant sa fille fermer son sac et le placer avec toutes les autres affaires dans le chariot. Des boites pleines de matériel de coutures et de nombreux tissus par exemple. « Je ne vois que ça pour le moment. C'est la seule solution.. » Nyrëe avait décidé de partir pour la Capitale ouvrir une seconde boutique. Être plus proches des clients et avoir également des relations leur permettant une certaine protection. Beaucoup de crimes étaient perpétrés contre les couturiers ces temps-ci, ça devenait de plus en plus dangereux d'exercer ce métier. Et c'était complètement ridicule d'en arriver à ces extrémités. « Et puis Cillian vient avec moi, je ne serais pas toute seule dans cette aventure » La brunette voulait principalement réconforter sa mère qui s'inquiétait beaucoup trop pour elle. Nyrëe la comprenait, elle n'avait pas d'enfants, mais elle s'imaginait très bien comment pouvait se sentir sa mère. Nyrëe ou l'Elfe qui n'avait jamais eu de véritables relations amoureuses. Et puis chez les Elfes l'amour est quelque chose de sacré et de forts, ils ne sont pas du tout du genre à avoir des relations d'une nuit par exemple. « Cillian tu veilleras sur elle, merci d'être là pour nous. Les Vaels n'oublierons jamais que tu les as aidé » En effet, il était en quelque sorte l'assistant de Nyrëe. Il était là pour l'aider avec ses commandes ou pour lui trouver un quelconque matériel. Et maintenant il partait l'aider avec l'annexe de la boutique à la Capitale même. « Ce n'est qu'une juste retour des choses, après nous avoir accueilli nous les Thirsis, ceci n'est rien » Ils se serrent la main avant que le jeune homme ne monte sur son cheval. Pas de train, ils préféraient le cheval de loin. Bien sûr ils savaient les dangers qu'ils encourraient, mais ils comptaient les éviter au maximum. « J'enverrais une lettre pour vous dire que tout va bien, ne vous en faite pas pour moi et continuez avec la boutique. On arrivera à régler tous nos problèmes » Elle monte à son tour sur son cheval. Elle aurait aimé parler avec Ena une dernière fois, mais son amie Thirsis était comme.. Occupée ces temps-ci. Nyrëe était allée chez-elle ce matin, déposer un vieux livre qu'elle ne lui avait jamais montré. Et elle en avait profité pour lui glisser une lettre à l'intérieur. Elle espérait seulement qu'elles ne perdraient pas le contact et que tout allait bien pour Ena. Ça lui faisait du mal de la laisser comme ça, elle aurait sincèrement aimé qu'elle vienne également. Mais deux Thirsis ça fait beaucoup trop. « Nyrëe, dans le sac de vivres j'ai placé de la salade toute fraiche spécialement pour toi.. Et ne t'approches pas trop des rivières s'il-te-plaît hein » Nyrëe soupire, c'est évidant qu'elle s'approchera trop près. Dans une heure sa gourde sera déjà vide, il lui faudra la remplir rapidement. « Oh, je ne garantis rien.. D'accord c'est promis » Avec un dernier regard pour les parents de Nyrëe et la forêt où ils avaient toujours vécu, les deux amis s'en allèrent lentement vers la Capitale. Nyrëe n'arrivant pas à retenir sa petite larme, neuf cents vingt-cinq ans sans jamais avoir réellement quitté ses parents trop longtemps. Ça fait quelque chose au coeur. Mais après tout oui, oui avec Cillian ils partaient pour une aventure. C'était suffisant pour qu'elle se mette à sourire galopant aux côtés de son meilleur ami.

Où suis-je ? Je ne sais pas où je suis. S'il-vous-plaît dites moi où je suis. Où suis-je ?! Un cri qui résonnait dans la nuit froide, un cri que personne ne pouvait écouter. Le cri d'une âme perdue qui demande de l'aide. Ils pourraient l'écouter, pourquoi ne l'écoutent-ils pas ? Le problème n'est pas là, le problème c'est qu'ils ne l'entendent pas tout simplement. Un cri que pousse le subconscient d'une personne dans sa propre tête. Un cri pour la réveiller, qu'elle ouvre les yeux pour s'échapper de là. Qu'elle ouvre les yeux. Où suis-je ?! Maintenant ! .. Noir, le ciel était noir sans aucune étoile. Où étaient les étoiles ? Où étaient ses parents ? Où était-elle ? Avec une grande difficulté elle parvient à se redresser et s'asseoir sur les feuilles humides qui la recouvrait. Son dos lui fait mal, sa tête aussi. Elle est couverte de boue, de feuilles et d'eau. « Où.. Où suis-je ? » Elle ne sait pas pourquoi elle est étendue là sur le sol. Son esprit est embrouillé, il n'arrive pas à réfléchir correctement. Elle se souvenait avoir pris un raccourci, Cillian lui avait dit qu'il était sans danger. Ils s'étaient aventurés hors de la route principale et des gens étaient arrivés et et.. « CILLIAN ! » Un hurlement tout droit sortis du coeur, un coeur en morceaux qui pesait horriblement lourd dans sa poitrine. Si lourd qu'elle s'était effondrée en pleurs. Retenir ses larmes était affreusement difficile, retenir les hurlements également. « Hey, là-bas ! » Elle tourne la tête rapidement pour les voir arriver. Eux, ils avaient détruit son chariot et pris Cillian avec eux. Eux, ces rebelles qui venaient pour elle. Nyrëe se relève ignorant la douleur qui lui tiraille le dos et se met à courir aussi vite qu'elle peut. Peu importe où tant qu'elle est le plus loin possible. Elle sait qu'elle qu'elle abandonne tout le matériel que ses parents lui avaient confié. Elle abandonne tout et même Cillian. Il était en vie, ils ne pouvaient pas l'avoir tué ce n'était pas possible. Courant et sautant avec de l'agilité elfique elle arrivait peu à peu à les semer. Mais elle les retrouvera, elle retrouvera son ami.


Fumée, vapeur et bruit de machines à la Capitale. Elle ne s'habituait pas à cela encore. Voilà quelques mois que Nyrëe était finalement arrivée à la Capitale. Sur la route malgré ses habits déchirés et sales elle avait fini par trouver une famille qui avait bien voulu l'y emmener avec eux. Cet endroit était.. Pas du tout comment elle l'avait imaginé. Il y avait beaucoup plus d'engins, beaucoup plus d'avancées qu'elle ne croyait. Voir ce paysage et le comparé avec celui de chez elle.. Sa maison était ce qu'elle aimait le plus. Cependant, étant une très grande curieuse de nature toutes ces avancées dont faisait preuve la Capitale avaient un côté extrêmement fascinant. Elle s'y intéressait de près, enfin du plus près qu'elle pouvait, mais ne pouvait pas s'y habituer. « Ma petite Nyrëe, ça me fait de la peine de te laisser toute seule à la charge de la boutique » Le vieil homme la regardait d'un œil bienveillant pendant qu'elle nettoyait les cadres avec un vieux chiffon. « Oh, ne vous inquiétez pas pour moi. Je termine de nettoyer, ranger et mettre les papiers en places. » Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour se faire engager dans une horlogerie tenue par un vieil homme. Il lui avait tout de suite ouvert sa porte pour l'aider quand elle lui raconta ce qui lui était arrivé et d'où elle venait. Aider une Elfe ne peut être que bénéfique, et puis après tous les humains et la race de Nyrëe s'entendent réellement bien. Bon pas tous c'est clair, mais un homme âgé n'est que plus sage que les jeunes. Et ce petit travail lui permettait d'avoir un toit et de toucher un peu d'argent. Elle s'en servira pour rentrer chez-elle et rembourser ses parents. « Tu es sûre ? Tu ne veux pas sortir un peu pour profiter de la Capitale ? » Bien qu'elle ne travaille pour lui depuis peu seulement, il s'était déjà pris d'affection pour l'Elfe. Une affection paternelle voire celle qu'aurait un grand-père pour sa petite fille. Tout ça même si la brunette est bien plus âgée que lui. Après tout, elle était drôle Nyrëe quand elle se mettait à défendre les opinions des salades. Qu'elle faisait une gaffe et disait qu'elle était désolée désolée désolée en prenant naturellement un air de petite fille. « Ça ira très bien pour moi, aller sortez avant que le chat de la voisine ne vienne vous espionner » Il prend un air faussement offusqué en pointant sa canne vers la porte. « Je ferais mieux de filer donc, avant que cet animal démoniaque ne me dévore une oreille ! » La clochette de l'entrée tinte deux fois et Nyrëe termine avec ce cadran-là. Elle le range à sa place et pose le chiffon sur le bureau regardant bien qu'il était bien parti avant de se rendre dans l'arrière boutique. Elle prend la carafe d'eau et se sert un verre avant de prendre une boite cachée derrière une étagère. Elle sort des tissus découpés qu'elle superpose avant de les attacher avec des pinces. Puis elle prend son aiguille et commence à coudre tranquillement. C'est son métier depuis tellement longtemps, que ne pas coudre au moins une fois à la journée la rendait un peu nerveuse. Avec le temps ça passera sûrement.

Avec son châle autour des épaules Nyrëe marchait dans les rues de la Capitale. Tranquillement elle saluait et s'arrêtait pour discuter avec certains vendeurs dans les boutiques. Elle était sorti pour acheter quelques boutons et des tissus rouges en plus. Elle avait eu une soudaine envie de se confectionner une nouvelle robe par elle-même, une robe qui répondait à tout ce qu'elle voulait. L'acheter aurait été plus simple, mais la facilité ce n'est pas ce qu'elle préfère. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Alors, la voilà dans les rues avec son panier. Trop occupée à lire sa liste et elle tourna inconsciemment à la gauche d'une rue et s'arrêta brusquement. Elle se colla contre un mur et continua d'avancer de cette façon. Ses oreilles d'Elfes lui avaient peut-être jouées un mauvais tours, elles ne pouvaient pas avoir entendue cela. Elle s'arrêta pour s'accroupir et avança sa tête en avant pour regarder dans la ruelle les hommes qui parlaient tranquillement. A en juger par leur vêtement ils devaient être assez fortunés. Rien de très intéressant qui ne la concernait au premier abord, sauf que.. « Cillian ! » Son murmure s'était échappé un peu fort. Un peu trop fort. Si bien que sans le penser elle s'engouffra à toute allure dans une autre ruelle, ne sachant pas où elle allait elle courait encore et encore. C'est drôle, la dernière fois qu'elle avait couru autant c'était pour sauver sa peau des rebelles qui avaient pris Cillian avec eux. Et maintenant voilà qu'elle le fuyait lui. Elle ne cessa sa course qu'une fois de retour à l'horlogerie. Elle balança presque son panier de la rage qu'elle avait en elle. Mais non, elle devait rester calme malgré le fait qu'à l'intérieur d'elle tout était embrouillé. Et il n'y avait qu'une seule personne parmi les Thirsis à qui elle faisait suffisamment confiance pour tout lui dire. Prenant une feuille et un crayon elle se mit à écrire rapidement.

« Cillian n'est pas mort, pas enlevé non plus. Il m'a trahi. Quelque chose est en train de se passer, quelque chose de très mauvais et pas uniquement pour moi. Pour nous tous, je le sens. J'ai besoin de trouver de l'aide, quelqu'un qui puisse m'aider à comprendre ce qu'il s'est passé et ce qu'il va se passer. Je t'en prie, envoie-moi une réponse quand tu auras reçu cette lettre. Je suis désolée.

Nyrëe »
Elle plie la lettre plusieurs fois à cause de sa nervosité et écris le nom du destinataire dessus. Ena Falseborn la seule personne en dehors de sa famille à qui elle confierait absolument tout sans y penser deux fois. L'Elfe espère seulement que la Thirsis lira cette lettre et lui répondra. Elle avait besoin d'avoir ne serait-ce que son soutien. Elle en avait besoin après cette trahison. Après cette aiguille plantée dans le dos.

Les rues de la Capitale étaient plus agitées que les autres jours. Beaucoup de monde se retrouvait dehors pour discuter, les femmes surtout. Les commérages allaient bon train cet après-midi là. Après tout, n'était-ce pas ce soir l'ouverture de ce nouveau restaurant si fameux ? Ce restaurant si chic pour les gens de la noblesse uniquement. Celui dont presque tout le monde parlait justement. Tout ça me rentrait par une oreille et sortait par l'autre. Ni mon bienfaiteur ni moi n'avions été invités à ce gala. Il semblerait que seuls les personnes avec un statut important puissent s'y rendre. Et pour être franche ne pas y avoir été conviée ne me dérange absolument pas. Passer toute une soirée avec tous ces gens qui vont uniquement se vanter est d'avance une idée qui.. Ne me plait absolument pas avouons le. J'ai d'autres chats plus importants à fouetter que rester tranquillement à sourire dans une robe trop serrée. Et je ne fouette pas les chats ! C'était une façon de parler qu'on soit clairs. Pauvres animaux. Monsieur Abbot, le propriétaire de l'horlogerie, leur voue une haine immense par contre. Il ne peut pas s'empêcher de maudire ces animaux à chaque fois qu'il peut. Et moi ça me fait plus rire qu'autre chose. Voir un vieil homme agiter sa canne dans tous les sens insultant de tous les noms possibles les chats, c'est un spectacle plus que drôle. Il faut le voir pour y croire. D'ailleurs je me demande bien comment il fait pour garder cette forme à son âge. Je suis très âgée oui, mais regardez moi simplement, qui devinerait que j'ai plus de neuf cents ans sincèrement ? Bien personne, ou alors il faut être très doué pour deviner. Ça surprend beaucoup une fois qu'on sait. Bonjour, oui j'ai neuf cents vingt-six ans. Non non ne vous inquiétez pas, c'est normal je suis une Elfe.. J'ai les oreilles pointues oui. Conversation bien étrange il faut le dire.

J'arrive bientôt devant l'horlogerie vide. Évidemment, le contraire m'aurait fortement étonnée aujourd'hui. « Ah te voilà revenue. Cette balade alors, tu as trouvé ton camarade ? » Je ferme la porte doucement et pose mon sac sur le comptoir en m'appuyant sur celui-ci. « Non, je n'ai trouvé personne à l'adresse malheureusement » Je souris pour faire passer ce mensonge et buvant de ma gourde. En réalité voyez-vous ce n'est pas Cillian que je recherche. J'essaye de trouver quelqu'un pouvant m'aider à éclaircir ce point obscur qui le concerne. Je suis allée voir des commerçants, certains m'ont conseillés d'aller voir du côté des espions, si je leur payais bien ils pourraient m'aider. J'ai passé toute la matinée à convaincre certaines personnes bien informées de me conduire à eux pour passer le rester de la journée à essayer de trouver une entente. Rien à faire, ces gens sont encore plus têtus que moi. Et voilà que je me retrouve sans rien maintenant, je recommence en bas. « Boh, c'est pas bien grave. Il finira par apparaitre un jour non ? Tiens Nyrëe maintenant que tu es là, tu pourrais me chercher la boite tout en haut de l'étagère ? Celle avec les.. » La cloche de l'entrée tinte dans l'horlogerie. Un homme plutôt grand rentre et jette un coup d'oeil un peu partout. Ce genre de coup d'oeil qui veut bien montrer qu'on se croit supérieure à ce qui nous entoure. C'est ce style de comportement qui ne me plait pas du tout. « Monsieur Abbot je présume avec facilité. » Je n'aime pas cet homme. C'est simple, je ne le supporte déjà pas suite à ces mots. Très simple de comprendre où il voulait en venir dans cette phrase. « Je suis désolée, l'horlogerie est fermée pour aujourd'hui. Si vous me faites le plaisir de bien vouloir sortir, nous sommes en plein inventaire et nous.. » Il lève sa main signe de me taire, c'est simple il vient de me donner un ordre. Je suis offusquée par ce comportement. Pour qui se prend-il à me dire de me taire ? Oh lui, lui je vais le sortir d'ici à grands coups de parapluie ! « Oui c'est bien moi, en quoi puis-je vous aider monsieur.. ? » Non non non, laissez-moi le sortir de là monsieur ! Je présume que vous n'avez malheureusement pas décelé l'insulte derrière ses mots. « Aucune importance. Votre présence est requise immédiatement à la Gare. L'horloge que des gamins se sont amusés à.. Vandaliser, doit être réparée sur-le-champ » Hein et en plus il ose venir demander de l'aide avec ses grands airs. Si seulement je m'écoutais. « Nous n'avons pas étés invités à ce gala. Je ne vois pas pourquoi nous devrions venir vous porter main forte au vu de la façon dont vous nous parlez monsieur qui ne veut pas se présenter ! » Il esquisse un sourire s'approchant de nous d'une façon qui devient peu à peu menaçante. Cet homme a un toupet fou pour agir ainsi. « Écoutez mademoiselle. La famille Royale qui a dépensé énormément d'argent pour ce restaurant arrivera d'ici une heure. Une heure c'est largement suffisant pour vous permettre de réparer cette horloge et que tout le monde soit content. Autrement je suis désolé pour vous, mais les répercutions suite à votre refus vous les subirez tous les deux. Clair ? » A Valyë aucun Elfe n'aurait osé parler de cette manière à une femme. Ça ne se fait tout simplement pas chez moi et c'est une chose qui m'exaspère au plus haut point. Mais avais-je le choix ? Que tout retombe sur moi ça ne faisais rien, mais qu'on ne mêle pas monsieur Abbot à ça. Fierté, ravalée pour la bonne cause. « C'est limpide même ! » Il doit être heureux de cette réponse sortie de force. Nous voilà donc bien dans les salades pourries.


Il fait chaud dans cette Gare, très chaud. On s'est retrouvés sur une plateforme à examiner les dégâts de l'horloge. A en juger par les expressions de monsieur Abbot, ceux-ci sont bien plus importants que les ouvriers le pensaient. « Vous arriverez à la réparer ? » Il pousse un long soupire et je l'aide à se relever tandis qu'il s'éponge le front avec un foulard. « Alors qu'attendez-vous ? » Que je vienne te remettre à ta place, voilà ce qu'on attend ! Sombre serpent ! « Je crains fort que le temps ne joue pas en notre faveur. Je peux la réparer oui, mais j'aurais besoin d'une semaine au minimum et encore plusieurs mains seraient les bienvenues » Je peux entendre l'homme pester derrière nous. Charmant vraiment. « A moins bien sûr qu'une aide magique soit possible. Cela irait beaucoup plus vite et surtout dans les temps. » Le mot magie ne me dit rien qui vaille, il est plus qu'étroitement lié avec les sorciers et eux.. Eux sont beaucoup trop fiers pour venir nous aider. Et je refuse, je dis bien je refuse d'aller en supplier un d'eux. C'est une question d'honneur. « Vous resterez ici, essayé de réparer le plus de choses possibles. Mademoiselle je vous conseille de faire très vite pour trouver cette aide magique. » Je refuse ! Je n'irais pas, non je n'irais pas un point c'est tout. Pouet voilà, je croise les bras pour leur montrer que je ne suis pas leur larbin. Qu'ils aillent le trouver eux-même leur sorcier. Moi je ne bougerais pas ! « L'heure tourne vous savez » Je lui jette un regard froid et descend l'escalier me mêler à la foule des invités à la recherche d'un sorcier. Ça ne doit pas être trop compliqué, ils sont comme cul et chemise avec la famille Royale. Je sens des regards lourds sur moi, ils pensent peut-être que je vais voler un petit four spécialité du chef ou provoquer une émeute en dansant autour d'un feu ? Non messieurs, je suis une Elfe respectable qui ne fait que chercher quelqu'un dans cette Gare bondée qui chauffe de plus en plus. Je suis venue ici sans penser à prendre ma gourde et bien sûr ils ne peuvent pas mettre de l'eau dans ces verres. Non c'est beaucoup trop compliqué de servir un liquide tout ce qu'il y a de plus naturel.

Je vois un au loin, une espèce sauvage qui tient une coupe de champagne à la main. Lui aussi semble m'avoir vu. Je ne porte pas de salade dans les cheveux aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi ce regard étonné tout d'un coup. Je ravale ma fierté pour la deuxième fois de la journée. « Hum excusez-moi, sachez que ça ne me plaît pas plus qu'à vous de venir vous importuner en si.. Bon moment. Mais nous aurions besoin de vous pour.. Réparer l'horloge qui est.. L'horloge qui est là-bas.. Excusez-moi, j'ai vraiment de la salade dans les cheveux pour que vous me regardiez tous comme ça ? » Je me suis aventurée droit dans un clan de sorciers aux regards haineux, si c'est pas ma chance. « Elfe, très difficile à voir du premier coup. Normalement cette espèce est très reconnaissable, même de loin. A.. En juger par la simplicité et médiocrité de la robe cousue main je dirais même, Vaels » Sorcier, reconnaissable entre milles pour sa trop grande fierté qui pue à des kilomètres à la ronde. Au vu de la distance qui nous sépare et l'angle où je me tiens, mon coup de poing risque d'atterrir en plein sur le visage. A en juger sa taille, je dirais même en plein sur le nez pour ses insultes. « Très bien, je constate avec peine que même pour une cause commune vous ne pouvez aider les autres. Grand bien vous fasse de rester.. Dans votre coin en solitaires. Sachez juste que je viens de vous engager comme troisième main à la vue de TOUS ici présents et quand la famille Royale viendra incessamment sous peu, et qu'elle verra l'état de l'horloge je me ferais un plaisir de vous pointer du doigt à mon tour pour ne pas avoir rangé votre rancoeur de côté, fait simplement tournoyer votre baguette et réparer tout ça dans les délais » Voilà, ça ne va pas marcher mais au moins ça sera sorti fort pour que tout le monde entende bien et rapidement. « Qui plus est j'ai soif et la seule chose qu'ils servent ici n'est absolument pas ce dont j'ai besoin. Je veux mon eau, je commence à en avoir besoin et c'est pas bien parce que je vais devenir très instable je vous préviens. Alors venez aider à l'horloge ou je vous prends votre baguette en plus comme trophée personnel ! » Je n'attends pas sa réaction que je me dépêche de chercher un verre, un verre d'eau un verre d'eau. JE VEUX MON EAU ! Ou ma salade, apportez-moi de la salade pour me calmer ! J'ai besoin de ma salade, calmez-moi ! Je furette un peu partout pour trouver l'une ou l'autre. Rien, personne n'aime les salades ici personne. Ce monde de fous qui vivent sans salades.. Comment ils peuvent vivre sans eau et salade comment ? J'en ai besoin, je souffre à l'aide ma gorge brûle. Elle brûle, je fonds, je fonds.. Je.. Oui d'accord j'exagère peut-être un peu.. Okay peut-être un peu beaucoup même. Mais si je ne calme pas mes envies je vais faire une crise en public cette fois et ça ne sera pas beau à voir.

Mon nez sent soudain quelque chose. Une odeur bien familière, une odeur qui m'attiiiiire de l'autre côté de la salle. Je m'y rends rapidement, au loin je le repère, ma délivrance. Discrètement je m'avance vers le plateau que tient ce petit homme un peu rond et lui pique un concombre avant de m'enfuir. Je retourne vers l'horloge, j'ai donné, si ce sorcier ne m'a pas écouté.. Je ne veux pas savoir, je ne préfère pas. « C'est bon, elle marche comme au premier jour et même mieux ! Vous pouvez la remettre en place avec délicatesse, il ne faudrait pas qu'elle se casse à nouveau » Je suis surprise d'entendre ces mots une fois arrivée en haut. Je croque dans mon concombre et regard monsieur Abbot pour qu'il m'explique. « Oh Nyrëe, l'aide magique a été bien précieuse bien bien précieuse. Le mécanisme ne devrait plus se détérioré facilement maintenant ! Allons, retournons à la boutique maintenant que notre travail est terminé » J'avale mon morceau en pointant l'horloge avec mon aliment. « Ce grand dadais en costume noir se croyant supérieur est venu en fin de compte. C'est bien, mettre sa fierté de côté n'est pas chose facile surtout quand.. On nous menace n'est-ce pas ? » Je vise bien évidemment cet homme qui doit bien être déçu malgré tout. Battu par une fille en manque d'eau qui plus est, ça doit faire mal hein hein. « Costume bleu Nyrëe. Il était plutôt sympathique pour un grand dadais supérieur. Enfin, retournons à l'horlogerie mes jambes me font mal. Je suis plus tout jeune Nyrëe, ces aventures-là ne sont plus de mon âge » Je l'aide à marcher en croquant un autre morceau. Monsieur Abbot vous venez bien de dire bleu.. Mais non pas du tout je suis formelle il était bien noir. Bon et puis après tout c'est pas grave, voilà qui est derrière nous.